Ce court métrage muet mais colorisé, déniché sur YouTube, la lanterne magique d’aujourd’hui, a été réalisé en 1925 par Lasdislas Starevitch, le grand précurseur de l’animation image par image. Véritable conte de fées, ce petit film raconte l’histoire d’un rossignol finalement libéré par l’enfant qui l’a capturé, enfant qui réalise au fil de ses songes que les animaux ne sont pas des jouets et souffrent autant que les humains…
Ce film pionnier, d’un charme fou et produit à l’époque par Pathé, nous emmène dans un monde féérique, où conversent le petit peuple des fleurs, des papillons, des sauterelles… au fil de saynètes plus ensorcelantes et rafraichissantes les unes que les autres.
De son vrai nom Władysław Starewicz, ce réalisateur russe d’origine polonaise Ladislas Starevitch francisa son nom au lendemain de la première guerre mondiale. Installé à Joinville-le-Pont en tant que cameraman, formé à l’entomologie et au dessin, il est le réaliseur du tout premier film d’animation : La belle Lucanide, en 1912. On ne sait pas encore comment il reussit à animer ses scarabées… certains prétendent qu’ils était dressés ! Suivront après son arrivée en France, Dans les griffes de l’araignée (1020), Le mariage de Babylas, L’épouvantail (1921 ), Les grenouilles qui demandent un roi (1922), Amour noir et blanc (1923), La voix du rossignol (1923), La petite chanteuse des rues (1924), Les yeux du dragon (1925), et le Rat des villes et le rat des champs (1926), considéré par de nombreux cinéastes comme l’un des dix meilleurs films d’animation de tous les temps…
Chez Ladislas Starevitch, les films sont réalisés en famille : sa femme Anna fait les costumes, sa fille Irène l’asssite et sa fille cadette, Nina, joue dans certains films. C’est elle que l’on voit à l’écran de La voix du Rossignol. Disparu en 1965 a Fontenay-sous-bois, au terme de ses 82 printemps, Ladislas Starevitch laisse derrière lui des trésors de films courts, magiques.